Carnet des réconciliations


Il est des routes qu’on ne choisit pas. Elles s’imposent à la semelle comme un souvenir d’avant-naissance. On les suit d’abord sans comprendre, puis un jour, au détour d’un silence, on découvre qu’elles mènent à soi.
J’ai commencé à marcher sans lampe ni bagage, avec seulement le vent pour témoin. Le vent, cet ancien messager des choses tues, me soufflait d’aller plus loin, d’ouvrir les yeux sur la lumière ou l’ombre qu’ils reflètent.
Écho Chaque pas que tu poses éclaire un peu plus le sol. La route n’était pas cachée : elle attendait ton regard.
Terrienne Alors j’ai posé des mots comme des pierres blanches, non pour être suivie, mais pour me souvenir. À chaque halte, un morceau de moi se déposait, comme la mue d’un serpent fatigué de ses peaux.
Écho Se dépouiller n’est pas perdre. C’est laisser la place à ce qui respire plus large.
Terrienne J’ai rencontré la peur ; sa bouche était la mienne. J’ai rencontré la honte ; elle portait mon nom. Et pourtant je les ai prises par la main, comme des sœurs égarées.
Écho On ne chasse pas l’obscurité en lui tournant le dos. On y apprend à allumer une lampe.


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